Trilogie San Miniato
1 Le vent du soir
« Le Vent du soir est certainement l'un des plus beaux livres de Jean d'Ormesson.
Une imagination étincelante, toutes les rêveries, tous les sortilèges de l'imaginaire, un style qui est la fantaisie même, tout concourt à faire de ce livre magique, nourri de toutes les cultures, un magnifique chant du monde. »
2 Tous les hommes en sont fous
- Elles sont inouïes, me dit Carlos.
- De qui parles-tu?
- Des quatre soeurs O'Shaughnessy, naturellement. Inouïes.
- N'exagérons pas, lui dis-je. Tout ce petit monde est exactement comme on doit être quand on a de l'argent, un château en Ecosse, du sang russe et irlandais, Verdi parmi ses ancêtres et le physique que nous avons.
- Alors, c'est leur caste qui est insupportable, leur famille, leur façon d'être, leur milieu, comme ils disent. Tout le monde ici, et jusqu'à son propre père, se demande pourquoi Pandora a choisi ce garçon et quelle mouche l'a piquée. Et sa soeur Vanessa : amoureuse d'un nazi! Je crois qu'Atalanta est déjà perdue, elle aussi. Elle va épouser un duc imbécile ou un banquier très riche ou peut-être l'un et l'autre. Le cumul n'est pas interdit. Il n'y a que la petite Jessica qu'on puisse encore sauver. Pourquoi, pourquoi s'intéresser à ces gens-là?
- Ce sont les plus belles, dis-je en riant. Reconnais au moins qu'elles sont belles et que, pour une raison ou pour une autre, on se sent assez bien avec elles. Rien de plus injuste, je le sais. Mais qu'y faire! Tous les hommes en sont fous.
3 Le bonheur à San Miniato
" Il y avait deux bouteilles de champagne dans le coffre de la voiture. Nous les débouchâmes toutes les deux et nous bûmes au goulot à la santé de Pandora.
- Au passé ! dis-je en riant. - Au passé, vieux frère ! dit Javier. - Au passé ! dit Agustin. - A l'avenir ! dis-je en vidant la dernière des deux bouteilles. A l'avenir qui n'est rien d'autre qu'un passé en voie de fabrication. Nous avions bu pas mal. Nous avions un peu pleurniché. Nous arrivâmes à l'aéroport en faisant des zigzags et dans un état de gaieté inquiétant. Un policeman britannique nous regarda avec soupçon.
- Nous sommes des partisans de l'avenir, lui dit Agustin. - C'est là, dit Javier, que nous avons l'intention de passer le reste de notre vie. Notre ami s'y installe. Nous l'accompagnons jusqu'à l'avion. Nous restâmes debout quelques instants, la tête un peu tournée, ne sachant plus de quoi parler. - Mon Dieu ! dit Agustin, qui était saoul comme un Polonais, qu'avons-nous fait de notre vie ? - Mais des souvenirs, lui dis-je. Nous en avons fait des souvenirs. Et peut-être une histoire. Il n'y a pas mieux qu'une histoire pour tâcher de sauver le monde. "
Une autre histoire de la litterature francaise 2 tomes
La méthode, telle que la définit son auteur : « Présenter en quelques mots l'écrivain et son oeuvre ; les situer dans leur temps ; tâcher de leur rendre, sous la rouille, leur jeunesse et leur nouveauté ; montrer ce qui fait leur importance, et mieux encore leur charme ; donner quelques exemples de leur manière et de leur génie. »
Dans le présent volume : une présentation du classicisme, et des portraits de Corneille, Molière, Boileau et Racine.
Autour des portraits brossés par Jean d'Ormesson, des biographies, des bibliographies, des extraits choisis et une chronologie, afin que l'édition Librio de cette Autre histoire de la littérature française devienne un commode viatique sur les chemins du plaisir de lire.
Au plaisir de Dieu
En hommage à la mémoire de son grand-père, symbole de la tradition, contraint de s'éloigner à jamais de la terre de ses ancêtres, le cadet d'une vieille famille française enfermée dans l'image du passé raconte ce qui a été et qui achève de s'effondrer. Le berceau de la tribu, le château de Plessis lez Vaudreuil, est au centre de cette longue chronique qui embrasse, depuis les croisades jusqu'à nos jours, l'histoire du monde, du pays, du clan de tout ce que la lignée a incarné et en quoi elle a cru, et qui s'est peu à peu effrité. Un mariage d'amour et d'argent, les idées contemporaines et subversives, les livres, les mœurs nouvelles ouvrent successivement des brèches dans la forteresse de la tradition. L'histoire du Xxe siècle, avec ses situations paradoxales, précipite la mutation et la décadence d'une famille qui avait su, à travers tous les cataclysmes, maintenir ses privilèges et conserver son charme.
Au revoir et merci
Au plaisir de Dieu, de Jean d'Ormesson, qui a séduit un si grand nombre de lecteurs, était un recueil de faux souvenirs (peuplé de détails authentiques et d'expériences vécues). Au revoir et merci, dont voici une nouvelle édition, est un essai véritablement autobiographique. Il commence par ce portrait condensé : " Trente-sept ans, bourgeois, vie sexuelle normale, plus d'argent que la moyenne, bonne santé, bonnes études, ni beau ni laid, un certain appétit pour la gloire, à défaut pour la publicité : je me présente. Quoi faire ? " Issu d'une lignée d'aristocrates qui ont su se rendre illustres à travers l'histoire de France, suffisamment nourri de préjugés pour les dominer avec un cruel humour, Jean d'Ormesson se pose constamment une interrogation rieuse, lucide et sans illusion sur son rapport à la famille, à la société, à l'époque dont il est le filtre et le témoin. Il se situe, par dessus tout, avec ironie et gravité, en face de son irrésistible vocation d'écrivain. A travers une féroce autocritique, le lecteur voit peu à peu se dessiner et prendre un étonnant relief les grands thèmes secouant notre fin de siècle. Les problèmes vitaux sont posés, dans ce texte, sur un ton de véhémence souvent farceuse, parfois tendre. Mais ils sont soutenus du début à la fin par une volonté courageuse : y voir un peu plus clair dans l'homme d'aujourd'hui comparé à celui d'autrefois apparaît ici comme un devoir.
Casimir mène la grande vie
" Mon grand-père aimait le passé.
Moi, j'étais comme tout le monde : je préférais les filles, et les [censuré]r. Je ne pensais à rien d'autre. Je venais d'avoir seize ans. J'étais en terminale. Je préparais le bac. L'école m'ennuyait à périr. Et la vie encore plus. Je détestais le lycée, les lundis, la roulette russe des examens et, plus tard, des concours, la sombre noria des jours. Je détestais plus encore le monde autour de moi et la vie devant moi.
Le monde me cassait les pieds, la vie me faisait peur. L'avenir avait l'allure d'un éternel lundi, d'un bac sans cesse recommencé. De temps en temps, à la maison, un imbécile bénévole me demandait ce que je voulais faire lorsque je serais grand. J'étais déjà assez grand : j'avais un mètre quatre-vingt-neuf. Je le regardais avec fureur. Ce que je voulais faire ? Rien du tout, tête de lard. J'avais plutôt envie de mourir.
C'est une chose étrange à la fin que le monde
Si les mystères du monde nous étaient contés
L'illustre académicien nous livre ici, au crépuscule de sa vie, à la fois le fruit de son (immense) érudition et de ses (profondes) interrogations sur l’Histoire du monde, son origine, le devenir de l’homme et le sens de la vie. Force est en effet de constater, nous dit-il, que les multiples progrès et découvertes scientifiques enregistrés au fil des siècles et scrupuleusement recensés dans cet ouvrage improprement, mais volontairement dénommé roman, «n’ont jamais rien changé à notre humaine condition : naître, souffrir et mourir».
Comme un chant d'espérance
"J'ai aimé Dieu, qui n'est rien aux yeux des hommes qui ne sont rien. Je n'ai détesté ni les hommes ni les femmes. Et j'ai aimé la vie qui est beaucoup moins que rien, mais qui est tout pour nous. Je chanterai maintenant la beauté de ce monde qui est notre tout fragile, passager, fluctuant et qui est notre seul trésor pour nous autres, pauvres hommes, aveuglés par l’orgueil, condamnés à l'éphémère, emportés dans le temps et dans ce présent éternel qui finira bien, un jour ou l'autre, par s'écrouler à jamais dans le néant de Dieu dans sa gloire cachée."
Et moi, je vis toujours
Il n'y a qu'un seul roman - et nous en sommes à la fois les auteurs et les personnages : l'Histoire. Tout le reste est imitation, copie, fragments épars, balbutiements. C'est l'Histoire que revisite ce roman-monde où, tantôt homme, tantôt femme, le narrateur vole d'époque en époque et ressuscite sous nos yeux l'aventure des hommes et leurs grandes découvertes. Vivant de cueillette et de chasse dans une nature encore vierge, il parvient, après des millénaires de marche, sur les bords du Nil où se développent l'agriculture et l'écriture. Tour à tour africain, sumérien, troyen, ami d'Achille et d'Ulysse, citoyen romain, juif errant, il salue l'invention de l'imprimerie, la découverte du Nouveau Monde, la Révolution de 1789, les progrès de la science. Marin, servante dans une taverne sur la montagne Sainte-Geneviève, valet d'un grand peintre ou d'un astronome, maîtresse d'un empereur, il est chez lui à Jérusalem, à Byzance, à Venise, à New York. Cette vaste entreprise d'exploration et d'admiration finit par dessiner en creux, avec ironie et gaieté, une sorte d'autobiographie intellectuelle de l'auteur.
Guide des Égarés
“L'Univers, le plus grand des mystères
« Aujourd'hui comme hier, nous sommes tous des égarés. Nous ne savons toujours pas ce que nous voudrions tant savoir : pourquoi nous sommes nés et ce que nous devenons après la mort. Derrière les accidents de notre vie de chaque jour qui suffisent à nous occuper, les motifs et le sens de notre passage sur cette planète que nous appelons la Terre nous restent très obscurs. » L'académicien, au sommet de son art, évoque l'Univers, le temps, l'histoire, notre vie. « Plutôt qu'un secret ou une énigme, l'Univers est un mystère et notre vie est un mystère. » Il consacre des chapitres à la matière, à l'eau, à la lumière, au temps... Mais il revient aussi sur les deux interrogations capitales qui l'ont mobilisé toute son existence : l'amour et Dieu...
Histoire du juif errant
A Venise, au pied de la Douane de mer, en face du palais des Doges et de San Giorgio Maggiore avec son haut campanile, deux jeunes gens qui s'aiment vont écouter, le soir, un personnage surprenant qui porte beaucoup de noms. Ses récits les emportent, à travers l'espace et le temps, dans un tourbillon d'aventures où passent à toute allure, sous des éclairages imprévus, assez peu familiers aux enfants des écoles, Stendhal et Christophe Colomb, des Chinois et des Arabes, le procurateur de Judée et des guerriers vikings, le raid israélien sur Entebbe et l'invention du zéro, les amours de Pauline Borghèse et Les Mille et Une Nuits, toutes les passions du monde et aussi ses misères. L'homme à l'imperméable, qui raconte, avant de disparaître comme il est apparu, ces souvenirs ou ces fables qui se confondent avec la vie, se prétend condamné à l'immortalité pour avoir refusé, sur le chemin du Calvaire, un verre d'eau à Jésus titubant sous sa croix. Son histoire d'éternité fait revivre un mythe aussi universel que don Juan ou le docteur Faust : le juif errant. Dans les récits de la Douane de mer, il ne ressemble à rien de connu : à mi-chemin de la Bible et de la bande dessinée, de Hegel et d'Arsène Lupin, il incarne l'histoire des hommes, nécessaire et inutile, depuis toujours maudite et pourtant irrésistible de gaieté et de bonheur.
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle
Jean d’Ormesson, 90 ans, nous offre ici un livre de souvenirs. Mais ce grand monsieur, académicien, premier écrivain publié à la Pléiade de son vivant, ne comptait sûrement pas nous donner à lire un classique recueil de souvenirs. C’est sous forme d’un procès qu’il s’intente à lui-même qu’il se raconte ; et ce penseur de notre temps mêle souvenirs, réflexion philosophique et Histoire, revenant sur les grands hommes des siècles passés, de Colbert à Mitterrand en passant par Bossuet ou Louis Aragon.
La conversation
Un soir de l'hiver 1803-1804, aux Tuileries. Une conversation imaginaire entre Bonaparte et son deuxième consul, ami et confident, Jean-Jacques Régis de Cambacérès. Au comble de la tension entre l'esprit révolutionnaire et l'avidité de puissance, le vainqueur d'Arcole tente de rallier son complice à ses convictions. Une seule volonté anime le héros républicain : bâtir sa légende. L'empire, va-t-il démontrer avec éloquence, c'est la république qui monte sur le trône.
La création du monde
Quatre amis passent des vacances dans une île de Méditerranée. L'un d'entre eux a apporté un manuscrit signé Simon Laquedem. Sa lecture provoque des réactions contradictoires...Un ange annonce à Simon qu'il est le nouvel Abraham, le nouveau Moïse, le nouveau Mahomet et que Dieu insiste pour lui parler. Dieu lui apparaît et lui raconte avec simplicité et clarté les origines de l'univers, le big-bang, l'espace et le temps, l'eau, l'air, la lumière, la vie des hommes, leur pensée et leur histoire.Entre Bible et bande dessinée, entre texte sacré et canular, cette odyssée allègre de l'esprit universel.
La douane de mer
L'auteur meurt à la première ligne. Au moment où il survole, avec un sentiment de mélancolie dû à sa situation, la Douane de mer à Venise, il tombe sur un esprit venu d'Urql, dans une lointaine galaxie, pour étudier l'univers. L'esprit surgi d'ailleurs s'appelle A. Il considère avec stupeur une planète dont il ne sait rien et qu'il a du mal à comprendre. Le défunt s'appelle 0. Avant de quitter à jamais pour une destination inconnue les bonheurs et les plaisirs de notre vallée de larmes, 0 va présenter le monde à son nouvel ami. Trois jours durant, à l'usage des gens d'Urql qui ont le malheur d'ignorer que nous sommes le centre de tout, A et 0, aile contre aile, parcourent l'espace et le temps et rédigent un rapport sur la Terre et les hommes.
La gloire de l’Empire
Un fabuleux Empire s'est constitué autour de la Ville ; ce port grouillant de monde, d'une remarquable prospérité, a laissé le souvenir d'une grande civilisation. Deux familles rivales, les Porphyre et les Venosta, y ont détenu le pouvoir l'une après l'autre et ont, chacune à leur tour, cherché à agrandir leur territoire. Ainsi ont-elles été amenées à lutter contre les Barbares, dont certains étaient des mercenaires chargés d'assurer l'ordre à l'intérieur de la Ville. L'un d'eux, brillant stratège et grand aventurier, le capitaine Arsaphe, s'empare du pouvoir par amour d'une princesse. Son règne ouvre une période de grand désordre qui dure cent cinquante ans. A son tour, le prince Basile, habile à tisser des intrigues, va essayer par de subtiles manœuvres diplomatiques de conclure des alliances dans le monde entier.Le règne d'Alexis marque la formation véritable de l'Empire. Fils des amours de la blonde Hélène, lointain descendant des Porphyre, né dans la grande forêt du Nord, Alexis a vécu une jeunesse mouvementée : escorté par un philosophe il voyage autour du monde, se plonge dans les plaisirs dissolus les plus variés à Alexandrie, connaît un amour tragique pour une vestale avant de disparaître pendant douze ans et s'adonner à la méditation dans les déserts d'Arabie. Au cours de ses pérégrinations il s'est initié au culte du soleil, au taoïsme, au bouddhisme. Homme d'action, il reste marqué par la philosophie et sera éternellement déchiré entre ces deux tendances.Alexis revient dans l'Empire démantelé par les Barbares. Grâce à la conspiration d'Isidore il prend le pouvoir, se fait sacrer empereur, épouse une courtisane, la prestigieuse Théodora. Il affronte les hordes barbares et leur livre un nombre de batailles considérable. Toute sa politique consiste à les vaincre au combat et à les rallier à sa cause par la diplomatie pour les lancer à la conquête du monde. Ainsi se constitue le plus grand empire de l'histoire. Son oeuvre achevée, Alexis abandonne le trône pour devenir un homme et apprendre à mourir. En écrivant la chronique de cet empire imaginaire où toutes les passions humaines, les batailles, les violences se sont donné libre cours, Jean d'Ormesson a retrouve le ton des grands historiens classiques du XIXe siècle. Mais surtout il a créé une grande aventure romanesque, pleine de bruit et de fureur, d'amour et de poésie.
L'amour est un plaisir
Son premier roman, "L'Amour est un plaisir", publié en 1956 chez Julliard, n'aura que peu de succès. Jean d'Ormesson a débuté sa carrière littéraire à 30 ans. Ses études l'ont familiarisé avec les grands textes et lui ont permis de développer un esprit critique qui tendait à lui ôter l'envie d'écrire.
Mais ses débuts seront ensuite couronnés de succès avec "La gloire de l'Empire", publié en 1971 et qui reçoit le Grand prix du roman de l'Académie française.
Le rapport Gabriel
Ce n'était pas la première fois que les hommes mettaient Dieu hors de lui. Il leur avait tout donné. Et d'abord l'existence. Il finissait par se demander s'il avait bien fait de les tirer du néant.
La tentation lui venait de les abandonner à eux-mêmes. On verrait bien ce qu'ils deviendraient s'il se refusait tout à coup à soutenir l'univers, si la terre cessait de tourner, si le temps s'arrêtait.
Il fit appeler l'ange Gabriel, qui lui avait déjà, à plusieurs reprises, servi de messager auprès des hommes.
Gabriel, une nouvelle fois descendit sur la Terre. Il s'installa chez moi. Et, pour essayer de fléchir l'Eternel, je rédigeai avec lui le rapport qui porte son nom.
Le vagabond qui passe sous une ombrelle trouée
Dans ce livre — est-ce un roman ? est-ce un essai ? — l'auteur d'Au plaisir de Dieu fait un bilan plein d'humour et de malice de sa propre vie, de sa réussite éclatante, qui le surprend lui-même. Il invoque d'abord la mémoire de son père, ambassadeur de France, dont il trace un admirable portrait. Qui est ce «vagabond» qui passe, sinon Jean lui-même? Quand dit-il la vérité ? Quand rêve-t-il ? La jeune Irlandaise Lady Ann a-t-elle existé ? A-t-elle connu avec Lord Fitzgerald, colonel aux Gardes, un amour tragique ? Leur histoire est si -belle que nous ne cherchons pas à démêler la fiction de la réalité.
Mon dernier reve sera pour vous
Entre la Révolution française et la révolution de 1848, la France connaît la période la plus agitée de son histoire. A chaque instant François-René de Chateaubriand tient sa place et joue son rôle; l'époque sert de décor à la carrière d'un des plus grands auteurs français. Académicien, ambassadeur, pair de France, ministre et restaurateur de la religion catholique, il est couvert d'honneurs. Il est aussi couvert de femmes. La liste est longue et célèbre. Ce petit Breton, cet immense écrivain est un séducteur irrésistible. Il voit se lever autour de lui, à chacun de ses pas, des bataillons d'admiratrices en fleurs, armées et casquées pour les combats de l'amour. Les "Madames", comme les appelait sa femme légitime, riaient, pardonnaient, pleuraient, mouraient ou devenaient folles. A travers leurs aventures, c'est un pan de notre histoire qui apparaît, illuminé par la présence d'un des grands génies de la littérature universelle, adulé, critiqué, haÏ, adoré, qui fit dire à des milliers de jeunes gens après Victor Hugo : "Etre Chateaubriand ou rien." Jean d'Ormesson le fait revivre ici dans la bousculade de ses maîtresses et de l'histoire avec infiniment d'humour, d'intelligence et de subtilité.
Presque rien sur presque tout
Avant le tout, il n'y avait rien.
Après le tout, qu'y aura-t-il ? (...) Que seraient les hommes sans le tout ? Rien du tout. Ils n'existeraient même pas puisqu'ils sont comme une fleur et comme un fruit du tout. Nous sommes un très petit, un minuscule fragment du tout. Mais que serait le tout sans les hommes ? Personne ne pourrait rien en dire puisqu'il n'y a que les hommes pour en parler. Le tout, sans les hommes, serait absent et mort.
(...) Il y a un roman plus vaste que le roman des hommes, c'est le roman du tout. Du tout d'abord tout seul. Premier tome. Formidable, mais inutile. Big bang. Galaxies. Soupe primitive. Diplodocus. Puis des hommes dans le tout. Deuxième tome. Plus beau encore (...) Voulez-vous qu'un homme, qui n'est qu'un homme, quelle misère ! mais qui est un homme, quelle gloire ! raconte aux autres hommes, même misère et même gloire, cette grande Big Bang story, ce grand roman du tout ? Presque tout.
Presque rien. Presque rien sur presque tout.
Tant Que Vous Penserez à Moi. Ecrit avec Berl,Emmanuel
En avril et mai 1968, Jean d'Ormesson rend visite à Emmanuel Berl dans son appartement du Palais-Royal. Désenchanté mais allègre, bavard mais pudique, témoin capital de son temps mais s'accordant au mieux le mérite d'un second rôle, homme d'avant-guerre mais curieux de ce printemps 68 dont il entend les éclats, celui que d'aucuns surnommèrent le "Rabbin Voltaire" s'entretient à l'heure du bilan avec son cadet. Pourquoi Drieu la Rochelle était-il si seul ? Peut-on écrire {Mort de la pensée bourgeoise} à Saint-Tropez ? Qu'est-ce qu'un juif francisé et laïc ? Comment penser en 1939 ? Quelle drôle d'idée Proust a-t-il eue de lui lancer ses pantoufles à la figure ? Et ce voisin de palier en peignoir, Cocteau ? Sous le feu des questions de Jean d'Ormesson, avec l'intelligence qui fut sa qualité essentielle et dont il disait qu'elle ne servait à rien, Emmanuel Berl esquisse ici une autobiographie qui est aussi celle de son siècle.
Un amour pour rien
Philippe, qui n'a connu que le plaisir, rencontre Béatrice en Italie. Elle lui semble jolie, sans plus, et douce. Philippe s'amuse au début de cet " amour pour rien " qui peu à peu le prend, l'occupe, l'obsède. Bientôt lassée par l'apparente légèreté du jeune homme, Béatrice se détourne de lui. Alors, mais trop tard, Philippe comprend que cet amour dont il jouait s'est mué en passion.
Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit
« Tu t'es donné beaucoup de mal, mon cher amour, pour aboutir à bien peu de chose. J'ai été enchantée d'apprendre que la lumière transportait du passé à la vitesse record de trois cent mille kilomètres à la seconde, que cette vie que nous avons tant aimée nous venait des étoiles, que notre vieux Soleil qui nous éclaire et nous chauffe était parvenu à peu près au milieu de son âge et que, capables de choses si grandes, si charmantes et si gaies, les hommes n'étaient pas là pour toujours. Tout ça me fait une belle jambe. Tout ça, franchement, m'est un peu égal. Ce que je voulais savoir, je ne le sais toujours pas. Ce qui va nous arriver, et à toi et à moi, dans quelques années à peine, ou peut-être même demain, quand le temps sera écoulé de notre passage sur cette Terre, m'est toujours aussi obscur. Je t'ai souvent entendu dire que tu souhaitais écrire des livres qui changent la vie des gens. Tu n'as pas changé grand-chose à la fragilité passagère et si affreusement menacée de mon amour pour toi. »
Cette histoire universelle tient à peu près debout et se laisse lire sans trop d'ennui. J. O.
« Une histoire tellement belle que chacun rêvera qu'elle soit la sienne. »Nicolas Ungemuth –Le Figaro Magazine
Voyez comme on danse
Un matin de printemps a lieu l'enterrement de Romain. Pour ses amis, Romain, habité par un goût immodéré du bonheur, occupait une place à part : il passait et un soleil intérieur se mettait à briller. Au cimetière, le narrateur voit se dérouler les vies et les existences des personnages présents.
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